# a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z

Versuri À la gueule des noyés
- Calogero

Cravachée de lumière
La mer houle à la mort
Ses clameurs solitaires
Sur les bouées du port.

Un enfant joue dehors
Le coeur dans les filets
A défier le sort
En jetant des galets
En jetant des galets.

Bientôt il sera l'heure
Il quittera l'enfance
Tout en narguant sa peur
Il tentera sa chance.

Plus loin que l'horizon
Là où l'ombre s'efface
il doit couper les ponts
Pour retrouver les traces
Pour retrouver sa trace.

Il sait que l'aube est infidèle
Et son destin comme cette houle
Qui ne déploie jamais ses ailes.

Il sait que rien n'est plus cruel
Que le silence que la mer roule
Comme une caresse ou un appel
Il sait.

Alors il partira
Comme est parti ce frère
Dont il parlait tout bas

Le soir dans ses prières.

Personne ici ne pleure
L'absence d'un bateau
Chacun a sa douleur
Qu'il garde bien au chaud
Qu'il garde bien au chaud.

Il sait que l'aube est infidèle
Et son destin comme cette houle
Qui ne déploie jamais ses ailes.

Il sait que rien n'est plus cruel
Que le silence que la mer roule
Comme une caresse ou un appel
Il sait.

Le cortège est passé
Il ne l'a pas suivi
Il ne va plus prier
Il sait qu'il a grandi.

Alors les dents serrées
Il jette ses galets
A la gueule des noyés
Pour voir la mer pleurer
Pour voir la mer pleurer.

Il jette ses galets
A la gueule des noyés
Pour voir la mer pleurer
Pour voir la mer pleurer